Il suffit parfois d’un signe » – Épisode 1/5 – Le pouvoir des signes du quotidien.
Ce premier épisode parle de quelqu’un que vous connaissez bien…
L’hésitation.
Cette compagne de toujours, qui nous fait tout repousser au lendemain. Pendant des semaines, des mois. Des années, parfois.
Jusqu’à ce que quelque chose change tout.
Quelque chose d’aussi simple qu’un foulard rouge posé sur la table d’un café. Ou qu’un trajet déclaré à l’avance pour aider un passager à se lancer.
Voici comment un bout de tissu a changé la vie d’Alba.
[Alba] La théorie du foulard rouge
Temps de lecture : 1 minute
Encore un matin à procrastiner.
Troisième café. J’ai les yeux dans le vague, le cerveau dans le flou. Pourtant je n’ai jamais été aussi sûre de moi.
Je veux quitter ma boîte. Il faut que je lance ce projet.
Cette idée tourne en boucle dans ma tête depuis des mois.
Autour de moi, la terrasse bouillonne. Dans le brouhaha ambiant des conversations, je n’arrive pas à détacher mon regard de ce foulard rouge.
Il trône, nonchalant, sur la table d’à côté.
Devant moi, mon ordinateur, fermé. Ma lettre de démission au fond de mon sac.
Pas moyen d’avancer.
Et ce foutu foulard rouge qui m’obsède. Impossible de penser à autre chose.
Des bonnes excuses, j’en ai plein. Doutes. Peurs. Incertitudes. Il n’y a aucun univers où j’aurai le courage de les affronter toutes.
Le foulard rouge me toise, insolent. Avec son air hautain, je suis certaine qu’il me juge.
Mon regard dérive. À côté du foulard, des ongles vernis pianotent sur la table. C’est marrant, j’étais tellement absorbée par ce bout de tissu que je n’avais même pas remarqué sa propriétaire.
Elle est plongée dans sa conversation téléphonique. Elle raconte une galère, il y a 10 ans, à l’ouverture de sa boutique. Elle se marre. C’est facile pour elle. Elle l’a fait.
Elle, elle a le recul que moi je n’ai pas.
Nos regards se croisent. La femme au foulard me sourie.
Et juste comme ça, tout s’est débloqué. Si elle a eu le courage de le faire, moi aussi je peux.
Je règle l’addition. Cette fois, c’est décidé, j’y vais.
Tout ça à cause d’un foutu foulard rouge.
Ou plutôt grâce à lui ?
Après tout, je me dis que c’était peut-être juste ça. Le signe qu’il me fallait.
Alba.
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