22h, vous cherchez un restaurant. Deux choix s’offrent à vous : l’un est désert, l’autre plein. Lequel choisissez-vous ? Spoiler : votre cerveau a déjà décidé pour vous.
Inutile de réfléchir. Un restaurant vide, c’est forcément suspect. À l’inverse, le restaurant plein c’est rassurant. La cuisine du premier peut être exceptionnelle ; l’attente dans le second peut-être interminable… Peu importe, le résultat sera le même.
La présence des autres nous rassure. Leur absence nous inquiète.
C’est exactement ce qui se passe quand quelqu’un hésite à essayer le covoiturage. L’absence de trajets sème le doute. La présence de trajets annoncés à l’avance crée la confiance.
L’attrait de la preuve sociale : ce que nous dit la science
Reprenons l’exemple de nos 2 restaurants. En moins de 3 secondes, votre cerveau a analysé, comparé, décidé. Sans même que vous vous en rendiez compte.
D’abord, votre cerveau utilise ce que Daniel Kahneman appelle le “Système 1” : une pensée rapide, intuitive, automatique. Restaurant vide = signal d’alarme. S’il n’y a personne, c’est qu’il y a un problème. Votre cerveau n’analyse pas, il réagit. Il s’agit d’un raccourci mental qui lui permet de prendre des décisions rapides, notamment en situation d’incertitude.
Ensuite, votre “Système 2” – la pensée analytique – rationalise cette première intuition. Autrement dit, il trouve des arguments qui la justifient : « s’il n’y a personne, c’est que la nourriture doit être mauvaise », « le service doit être lent », « les prix sont peut-être trop élevés »…. C’est ce que le psychologue Robert Cialdini appelle le principe de preuve sociale. Selon lui, nous déterminons ce qui est correct en observant ce que les autres pensent être correct.
Plus troublant encore : même en sachant que le restaurant vide est un étoilé, votre cerveau résisterait. L’absence des autres active inconsciemment notre peur de l’exclusion sociale.
💡 Résultat ? Le restaurant vide reste… vide. Et le restaurant plein attire encore plus de monde. C’est le principe de “l’information en cascade” : chaque personne qui passe son chemin renforce la croyance que “ce restaurant ne vaut rien”.
Le paradoxe de l'offre “invisible”
Eh bien vous l’aurez compris, le même mécanisme neurologique se déclenche pour une personne qui découvre le service M covoit’ Lignes+.
Son cerveau évalue instantanément : “application vide = service peu fiable”. Puis il enchaîne les rationalisations : “personne n’utilise ce service”, “les horaires ne me correspondent sans doute pas”, “et si je me retrouve sans conducteur demain matin ?”, etc.
Pourtant, des dizaines de conducteurs font régulièrement des trajets. Le problème ? Ils ne sont pas matérialisés dans l’application. L’offre existe, mais elle n’est pas encore visible. Exactement comme ce restaurant étoilé qui reste vide parce que personne ne voit les clients à l’intérieur. Le simple fait de déclarer votre « Prochain Trajet » le matin pour le soir ou le soir pour le lendemain crée l’attrait de la preuve sociale. Vous transformez l’invisible en visible, l’incertitude en confiance. Et, in fine, le doute en action !
💡En utilisant la fonctionnalité “Prochain Trajet”, vous devenez le premier client de notre restaurant vide. Celui qui, par sa simple présence, transforme un lieu suspect en lieu attractif. Ensuite, l’effet se démultiplie : votre présence en encourage d’autres à franchir le cap. Voilà comment un geste individuel peut générer des bénéfices collectifs et transformer un seul trajet en une offre collective organisée !
Transformer l’incertitude en mouvement ?
Vous l’aurez compris, il ne s’agit pas seulement de préparer votre trajet. Mais de créer les conditions psychologiques qui permettront à d’autres de se lancer.
- Réduction de la charge cognitive : l’utilisateur a la preuve que l’offre existe.
- Diminution de l’anxiété : le fait de voir des trajets annoncés à l’avance rassure sur la fiabilité du service.
- Création d’un écosystème de confiance : plus il y a de trajets visibles, plus la ligne paraît dynamique, attractive et pérenne. Le cercle vertueux s’enclenche.
Les recherches en sociologie montre qu’un petit pourcentage de “early adopters” suffit pour transformer les habitudes collectives. Votre geste individuel contribue à cette bascule.
C’est là toute la puissance de cette mécanique : plus vous utilisez la fonctionnalité “Prochain Trajet”, plus vous facilitez inconsciemment la vie de dizaines de personnes autour de vous. Juste en devenant visible. Progressivement, cette visibilité construit une « nouvelle norme sociale ».
Et covoiturer au quotidien devient juste… normal 😊
Déclarer votre “Prochain Trajet” va au-delà d’utiliser une fonctionnalité. C’est votre contribution à la transformation d’un territoire où covoiturer devient naturel. Où l’intelligence collective remplace les trajets solitaires.
Où l’incertitude devient un mouvement.
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